Le projet de loi du ministre Jean Boulet propose de rendre facultative une partie des cotisations syndicales – celles qui financent les actions sociales, les recours juridiques, les campagnes publiques et la solidarité entre syndicats.
Ce que cela changerait :
Mais que finance réellement cette portion facultative ? Parmi les éléments les plus cruciaux, on retrouve les recours judiciaires syndicaux.
Un recours judiciaire, c’est lorsqu’un syndicat utilise les voies légales pour défendre les droits de ses membres ou contester une décision injuste. Cela peut inclure :
Ces démarches sont longues, complexes et coûteuses. Elles nécessitent des expertises juridiques, des avocats spécialisés, et parfois plusieurs années de procédures. Sans financement adéquat, les syndicats ne pourraient plus assumer ces frais, laissant les membres seuls face à des employeurs puissants ou à des décisions arbitraires.
En rendant cette portion facultative, le gouvernement met en péril notre capacité à faire respecter nos droits fondamentaux. Il ne s’agit pas de dépenses accessoires, mais de protections essentielles contre les abus, les licenciements injustifiés et les atteintes à notre dignité au travail.
Ce mécanisme introduit une fragmentation artificielle des cotisations, qui menace l’unité syndicale. Il crée un climat de division entre les membres, oppose les priorités individuelles aux enjeux collectifs, et alourdit la gestion administrative des syndicats.
Derrière le discours du ministre : une réforme inutile, injustifiée et dangereuse
Le ministre Jean Boulet affirme que son projet de loi vise à renforcer la démocratie et la transparence au sein des syndicats. Pourtant, ces principes sont déjà solidement ancrés dans le Code du travail du Québec :
Autrement dit, les mécanismes de transparence et de reddition de comptes existent déjà. Ce projet de loi ne vient pas combler un vide démocratique — il vient affaiblir les syndicats en leur retirant les moyens d’agir au-delà de la négociation collective.
En rendant facultative la portion des cotisations qui finance les actions sociales, les recours juridiques, les campagnes publiques et la solidarité intersyndicale, le gouvernement cherche à museler les voix qui dérangent, celles qui défendent les travailleuses, les travailleurs, les femmes, les personnes immigrantes et les groupes vulnérables.
Cette réforme est donc :
Une attaque répétée contre les droits syndicaux
Le Projet de loi Boulet ne constitue pas une première offensive contre les droits fondamentaux des syndicats. Il s’inscrit dans une suite de réformes régressives, dont le Projet de loi 89 (devenu Loi 14) est un exemple frappant.
Cette loi, adoptée en mai 2025, a réduit considérablement le rapport de force des syndicats en limitant, voire en neutralisant le droit de grève dans plusieurs secteurs. Elle permet désormais au gouvernement d’intervenir pour imposer un arbitrage ou déterminer les services à maintenir en cas de conflit de travail, sous prétexte de protéger le bien-être de la population.
Ce pouvoir discrétionnaire, confié au ministre du Travail, affaiblit la capacité des syndicats à exercer une pression légitime dans les négociations collectives.
En ce sens, le Projet de loi Boulet poursuit cette logique de démantèlement des outils essentiels à la défense des droits des travailleuses et travailleurs. En grugeant les ressources nécessaires aux recours juridiques et aux actions sociales, il fragilise encore davantage les syndicats, déjà affaiblis par la restriction du droit de grève.
Les syndicats luttent pour des filets sociaux plus solides et équitables
Les syndicats ne se battent pas seulement pour de meilleurs salaires. Ils sont en première ligne pour bonifier les filets sociaux qui soutiennent l’ensemble de la population :
Ce que les syndicats ont accompli pour nous tous
Avant de remettre en question leur rôle, rappelons-nous ce que les syndicats ont permis d’obtenir :
🧑👩👧👦 Congés parentaux et sociaux
💰 Équité salariale et salaire minimum
🧓 Retraite et sécurité financière
🦺 Santé et sécurité au travail
🛡️ Protection contre le harcèlement
📚 Formation et inclusion
Mobilisons-nous !
Le SCFP 2850 appelle tous ses membres à se mobiliser. Le samedi 29 novembre, nous nous rassemblerons à Montréal pour rappeler l’apport historique des syndicats à la société québécoise et refuser cette réforme idéologique.
📍 Lieu de départ : Place du Canada,
Montréal
🕐 Heure :
13 h 30
➡️ Marche vers
les bureaux du ministre Jean Boulet et du Premier ministre François Legault
Le mouvement syndical n’est pas le problème. Il est la solution.